Débat "Blogs et journalisme", hier soir à Paris, Hôtel Métidien, animé par Loïc.
Des journalites de Libé, L'Express, Le Monde, SVM, qui tirent un bilan positif de leur expérience de blogueurs: une autre façon d'écrire et de réagir sur l'actu, une alerte et un aiguillon de la part des lecteurs et des commentateurs. "Un blog de journal, c'est bien pour les journalistes: il est surtout écrit par les lecteurs!" dit un participant en souriant.
Dans la salle, des blogueurs non journalistes formidables comme Pascale Weeks et son blog de recettes de cuisine "C'est moi qui l'ai fait!".
La puissance des blogs illustrée par les photos en temps réel des blogueurs ukrainiens ou certains blogs politiques américains: "Que va t-on devenir, nous journalistes, si on est devancé sur l'info par les blogueurs?" s'interroge Virginie Robert, des Echos, auteur d'un très bon article sur le sujet Blogs et entreprise. (1,5 € pour les non-abonnés).
J'interviens avec mon leitmotiv: "L'information, ce n'est pas une photo postée en temps réel ou une réaction à chaud; c'est un travail d'analyse, de décodage, de mise en perspective, qui donne du sens aux faits, aux événements."
Et ce matin, à mon journal, les journalistes me demandent : "A quand notre blog?"... Je me sens un peu seul avec mon idée fixe. Blogs et journalisme, le débat n'est pas fini!
mercredi 8 décembre 2004
Blogs et journalisme: ma synthèse du débat d'hier
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Bonjour,
RépondreSupprimerJe ne suis pas journaliste,mais lecteur de quotidien local ou de revues.
pour moi il y a une grande différence entre un blog de journaliste, qui est le blog d'une personne, avec ses pensées, ses humeurs, ses coups de coeur etc.. et un blog de journal qui garde une ligne éditoriale, politique etc..
Le blog du journaliste, c'est personnel et libre, je peux critiquer, approuver, compléter, le blog du journal, je n'aurai pas le même réflexe je préfère m'adresser à une personne qu'à une entité .
Tout à fait d'accord, Joël!
RépondreSupprimerPrécision: les journaux représentés au débat d'hier ont chacun une configuration blog spécifique:
- les blogs de Libé sont des blogs individuels où chaque journaliste de Libé tient une sorte de carnet de notes;
- le blog du journaliste de L'Express est très particulier puisque c'est celui d'un fan de voile qui suit le Vendée Globe, sujet non stratégique pour l'hebdo mais le journaliste affirme rester conforme à la ligne éditoriale de son journal;
- le blog de SVM est un blog collectif de journalistes de SVM, conforme à la ligne éditoriale du journal avec surtout une grosse interactivité lecteurs (10 commentaires en moyenne pour 1 post); c'est plus un forum.
- les blogs de journalistes du Monde sont des blogs individuels, chacun très spécifique; je les trouve plus difficiles à définir. Dites-moi ce que vous en pensez.
Merci d'être venu et pour ces commentaires, le débat ne fait en effet que commencer !
RépondreSupprimerMoi, ce qui me gêne, c'est un journaliste qui publie son propre blog, sous son nom et sa propre bannière. Je ne dis pas que je suis contre, je suis gêné par l'interférence possible entre les deux : par exemple pourrais-tu dire du mal de ton journal dans ton blog ? J'imagine que dans ton journal la question ne se pose pas.
RépondreSupprimerEn réponse à Babouze:
RépondreSupprimer- bonne remarque! Mais ce problème d'interférence est valable je crois pour n'importe quel salarié d'entreprise: qui qu'on soit, on a forcément dans son blog perso, des zones de non-dit...
- dans mon cas, il se rajoute une dimension personnelle particulière: je suis journaliste, mais aussi, patron de la rédaction de mon journal; donc j'aurai tendance à le défendre plutôt qu'à l'attaquer!
Bien sur que le problème d'interférence est valable pour n'importe quel salarié d'entreprise, la preuve je n'écris pas sous mon nom dans mon blog. Non pas parce que j'ai peur d'être reconnu par mes employeurs (ils sont au courant), mais à cause de la (mauvaise) publicité à l'extérieur que l'on pourrait me reprocher.
RépondreSupprimerMais je pense que c'est encore pire lorsqu'on est journaliste car ton nom est publique et forcement associé à ton journal.
Donc, à ta place, je ne me sentirai pas libre de dire tout ce que je pense.