Au fur et à mesure que les analyses des votes se précisent, on découvre une France divisée, avec de multiples fractures: les urbains ont voté oui, les campagnards non; les vieux non, les jeunes oui...
Une analyse encore plus précise vient de sortir chez Ipfop:
- les gauchers ont voté non dans les bureaux ou le bulletin non était posé à gauche du oui; et inversement ...
- les ambidextres hésitent encore;
- les daltoniens n'ont pu se départager (quand les bulletins étaient en couleur);
- les Normands non plus, comme d'habitude;
- les hommes ont dit oui, les femmes non; comme d'habitude;
- les grévistes n'ont pas pu voter, les religieuses non plus: ils rattrapaient le lundi de Pentecôte;
- les 3 millions de bulletins corses ont été invalidés; de toute façon, les urnes avaient sauté dans un attentat;
- les myopes ont voté oui, les presbytes non; sauf quand ils avaient oublié leurs lunettes;
- les incontinents ont voté oui parce que cela allait plus vite (la queue était moins longue);
- les blogueurs no'nt pas pu voter: ils s'engueulaient sur leurs blogs pour savoir ce qu'il fallait voter;
- les spectateurs de Roland-Garros ont eu le temps de voter: la pluie a démarré avant la fermeture des bureaux de vote parisiens;
- les psychanalistes ont voté oui, leurs patients non; c'est ce qu'ils ont l'habitude de se dire;
- les bulletins des Français de l'étranger sont en cours de traitement par la Poste;
- il paraît que Fabius aurait voté oui, sur la base d'un sondage de dernière minute; après enquête, ce sondage venait des bureaux de Hollande (l'homme, pas le pays);
- il y aurait plusieurs centaines de milliers de bulletins nuls marqués "Bonne Fête Maman!"; et plusieurs centaines de milliers de mères mécontentes, qui n'ayant pas reçu les compliments de leurs enfants, ont fini par voter non, de dépit;
- les célibataires jamais mariés ont voté oui; les divorcés ont voté non, annoté dans la marge "Plus jamais", donc nul;
- les vierges ont voté blanc (le nombre exact de ces votes n'est pas communiqué);
- on a retrouvé des bulletins (invalidés) dans des urnes de la Croix-Rouge qui faisait une quête ce jour-là; par contre la Croix-Rouge demande qu'on lui restitue les pièces de monnaie et les billets qui ont été trouvé dans les urnes des bureaux de vote; il paraît que le ministère de l'Intérieur refuse car la tradition républicaine est de faire rentrer cet argent dans la caisse noire du ministère; ...Dernière heure: le ministère de l'intérieur affirme qu'il n'a pas de caisse noire...
mardi 31 mai 2005
Le referendum révèle les clivages de la France
La chance me sourit
Aujourd'hui ne peut pas être un mauvais jour...
Quelle est, selon vous, la probabilité de rencontrer dans une station service en même temps une bonne soeur et un gendarme?
Eh bien, cela m'est arrivé ce matin.
D'accord c'était à Versailles où la probabilité est sans doute supérieure à la moyenne française.
N'empêche, face aux angoisses de mes concitoyens, je trouve ça rassurant de me sentir sécurisé dans mon âme et dans mon corps par cette présence simultanée.
(le gendarme a disparu au moment où je prenais la photo mais c'est bien une voiture de gendarmerie qu'il y a au fond).
Annonce du nouveau gouvernement
Ils ont tous dit non! Alors, au boulot!
Le referendum révèle les clivages de la France
Une analyse encore plus précise vient de sortir chez Ipfop:
- les gauchers ont voté non dans les bureaux ou le bulletin non était posé à gauche du oui; et inversement ...
- les ambidextres hésitent encore;
- les daltoniens n'ont pu se départager (quand les bulletins étaient en couleur);
- les Normands non plus, comme d'habitude;
- les hommes ont dit oui, les femmes non; comme d'habitude;
- les grévistes n'ont pas pu voter, les religieuses non plus: ils rattrapaient le lundi de Pentecôte;
- les 3 millions de bulletins corses ont été invalidés; de toute façon, les urnes avaient sauté dans un attentat;
- les myopes ont voté oui, les presbytes non; sauf quand ils avaient oublié leurs lunettes;
- les incontinents ont voté oui parce que cela allait plus vite (la queue était moins longue);
- les blogueurs no'nt pas pu voter: ils s'engueulaient sur leurs blogs pour savoir ce qu'il fallait voter;
- les spectateurs de Roland-Garros ont eu le temps de voter: la pluie a démarré avant la fermeture des bureaux de vote parisiens;
- les psychanalistes ont voté oui, leurs patients non; c'est ce qu'ils ont l'habitude de se dire;
- les bulletins des Français de l'étranger sont en cours de traitement par la Poste;
- il paraît que Fabius aurait voté oui, sur la base d'un sondage de dernière minute; après enquête, ce sondage venait des bureaux de Hollande (l'homme, pas le pays);
- il y aurait plusieurs centaines de milliers de bulletins nuls marqués "Bonne Fête Maman!"; et plusieurs centaines de milliers de mères mécontentes, qui n'ayant pas reçu les compliments de leurs enfants, ont fini par voter non, de dépit;
- les célibataires jamais mariés ont voté oui; les divorcés ont voté non, annoté dans la marge "Plus jamais", donc nul;
- les vierges ont voté blanc (le nombre exact de ces votes n'est pas communiqué);
- on a retrouvé des bulletins (invalidés) dans des urnes de la Croix-Rouge qui faisait une quête ce jour-là; par contre la Croix-Rouge demande qu'on lui restitue les pièces de monnaie et les billets qui ont été trouvé dans les urnes des bureaux de vote; il paraît que le ministère de l'Intérieur refuse car la tradition républicaine est de faire rentrer cet argent dans la caisse noire du ministère; ...Dernière heure: le ministère de l'intérieur affirme qu'il n'a pas de caisse noire...
La chance me sourit
Quelle est, selon vous, la probabilité de rencontrer dans une station service en même temps une bonne soeur et un gendarme?
Eh bien, cela m'est arrivé ce matin.
D'accord c'était à Versailles où la probabilité est sans doute supérieure à la moyenne française.
N'empêche, face aux angoisses de mes concitoyens, je trouve ça rassurant de me sentir sécurisé dans mon âme et dans mon corps par cette présence simultanée.
(le gendarme a disparu au moment où je prenais la photo mais c'est bien une voiture de gendarmerie qu'il y a au fond).
Annonce du nouveau gouvernement
lundi 30 mai 2005
Les plus belles photos de 2004
Elles sont rassemblées dans ce Powerpoint (pps, 1,8 Mo).
C'est beau, émouvant, drôle.
Cela m'a permis de retrouver l'auteur de mon chat noir sur fond de blé: Robin Loznak/The Daily Inter Lake.
Tranmis par Phil l'ultrafondu.
MISE A JOUR: Une deuxième série de photos superbes, fantastiques, dans ce Powerpoint là (pps, 1,8 Mo), toujours via Phil. Et en grec, s'il vous plaît....
...
Human Browser, le Navigateur Humain a encore frappé
Le Net artiste Christophe Bruno , dont j'ai déja relaté les exploits ICI, s'est livré à une nouvelle expérience en temps réel: Human Browser ou le Navigateur Humain, qui récite des phrases reconstituées à partir de recherches sur Google. Avec l'aide du comédien Jérôme Piques. Le tout à base des dernières technologies utilisées par le groupe Wi-Fi ArT. L'expérience a eu lieu ce week-end devant un bureau de vote parisien.
Ecoutez-bien. On s'y croirait!
La jeune fille, la jument et son poulain
ça fait partie des heures calmes dont je parlais un peu plus tôt.
La jeune fille, la jument et son poulain
ça fait partie des heures calmes dont je parlais un peu plus tôt.
Partira, partira pas?
En tout cas, bleu blanc blog a déniché une chanson (un reggae très sympa de Tiken Jah Fakoly ) au titre prémonitoire:
<p><a href="http://technorati.com/tag/Humour" rel="tag">Humour</a></p>
Première mondiale: un "pigball" à Moscou
Moscow will host the first in the world history pigball match
The Federation of Sportive Pig-breeding, founded by a group of
devotees, is organizing pig races. The special "pigdrome", 150 meters
long, has been built for the contestants. 15 swine of the "military"
breed will take part in a heat.
"These swine are long-legged, lean, nimble, in good sportive form
and craving for victory," said a veterinary and since recently a coach
Sergei Spirin, an organizer of the races.
He said that the contestants were coached daily. "The conditioned
and unconditioned reflexes play an important role in coaching. The
swine don't have a feed before the start and get a carrot at the
finish. The grunt of the contestants' mom also cheers them up",
explained Mr. Spirin.
Besides the races for the carrot prize, the swine will play
pigball. "We failed to train them how to kick goal, and one team will
have just to drive the ball into the territory of another team, like in
rugby," said Sergei Knyazev, the vice-president of the Federation of
Sportive Pig-breeding.
As he explained to RIAN,
the animals identify the players of their own team by smell.
Each team
will have five swine.
The contests will be held on June 4-5 in the
Moscow's pavilion "Crocus-Expo".
Trouvé chez Russia Makes It Funny.
Admirez ci-dessus le lien vers RIAN, l'agence officielle de presse Novosty.
Merci Fabrice pour qui "On vit une époque formidable". Il a bien raison.
Premiers commentaires sur le referendum: une vraie phrase de Jean-François Copé
Une seule phrase a pour l'instant retenu mon attention, au milieu du bla-bla: c'est Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement, qui dit ce matin, sur Europe 1:
"Le problème pour un homme politique, c'est d'être à la fois un homme de conviction et quelqu'un capable de se remettre en question."
C'est bien de le dire et, je l'espère, de le penser.
Mais c'est vrai pour tout honnête homme.
Espérons que ce n'est pas une découverte pour les politiques.
Un petit film pub... renversant!
Totalement étonnant, ce petit film pub.
Un gros budget pour un petit message.
Télécharger ICI (.mov, 6,3 Mo)
Ou visionner ICI.
(merci Roland)
Les plus belles photos de 2004
C'est beau, émouvant, drôle.
Cela m'a permis de retrouver l'auteur de mon chat noir sur fond de blé: Robin Loznak/The Daily Inter Lake.
Tranmis par Phil l'ultrafondu.
MISE A JOUR: Visible ausi dans ce Powerpoint là (pps, 1,8 Mo), toujours via Phil. Et en grec, s'il vous plaît....
...
dimanche 29 mai 2005
Only In: encore de nouvelles photos étonnantes
Nouvelles surprises de Chine via Phil l'ultrafondu et d'Inde via Quelle époque épique (qui porte bien son nom avec ses photos!).
La terre n'a pas fini de tourner, qu'on dise oui ou non...
...
...
...
...
...
Toutes les photos dans mon Album Photo Only In.
Only In: encore de nouvelles photos étonnantes
Nouvelles surprises de Chine via Phil l'ultrafondu et d'Inde via Quelle époque épique (qui porte bien son nom avec ses photos!).
La terre n'a pas fini de tourner, qu'on dise oui ou non...
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Toutes les photos dans mon Album Photo Only In.
Quelques instants d'IRL...
Aujourd'hui, j'ai passé une journée à la campagne, à discuter avec de vraies gens de petites et grandes choses. Il y avait des sourires, des silences, des canards qui volaient sous le soleil exactement. Les heures ne se sont mêmes pas égrenées, elles sont passées toutes seules sans qu'on leur demande rien. On s'est dit au revoir avec un peu de tristesse, le coeur plein. Le soir n'en finissait pas de tomber, les étoiles se sont allumées une à une, paresseusement. C'est peut-être quand on s'est rendu compe que les oiseaux s'étaient tus qu'on s'est dit que la journée était terminée. L'IRL, parfois, c'est quand même mieux que l'URL. Dans IRL on entend IR comme sourire. Dans URL, on entendu UR comme hurle. Finalement, vraiment, au fond de vous-même, qu'est-ce que vous préférez?
Oui 49% - Non 51%
Dernier sondage, aujourd'hui, de source suisse, où on peut encore publier des sondages, contrairement à la France...
Ca vaut ce que ça vaut, c'est-à-dire pas grand-chose, compte tenu de la marge d'erreur statistique des sondages...
Only In: encore de nouvelles photos étonnantes
vendredi 27 mai 2005
Cher Cyril
Je réponds ici à ta note sur ma note sur le journalisme participatif.
Tu dis :
« Etre un "blogueur" signifie une chose unique (et simple) : avoir envie de s'exprimer publiquement et le plus librement possible sur les sujets de son choix. »
On est bien d’accord.
Mais, apparemment pour toi, la règle est valable sauf si le sujet en question concerne de près ou de loin une critique sur les blogs et sur les blogueurs, comme il m’arrive d’en émettre de temps en temps.
Ce qui me vaut immédiatement une volée de bois vert de la part de quelques donneurs de leçons invétérés, comme ceux qui commentent ton blog.
Le commentaire le plus constructif est d’ailleurs celui de Carlo Revelli, auteur d’un de ces sites de journalisme participatif que je critique et qui, lui, a l’air de comprendre ce que je veux dire, admet la critique et essaie d’en tirer profit.
Tu cites l’article 7 de ma proposition de charte pour un journalisme participatif :
« L’auteur ne peut pas être juge et partie : par exemple, on ne peut pas être à la fois l’auteur d’un article et le sujet d’un autre (à l’instar de ces critiques de livres qui sont aussi écrivains et qui se renvoient la balle d’un magazine à l’autre). »
Et tu prétends que moi-même je ne le respecte pas parce que le site 01net , qui fait partie du Groupe Tests dont je suis directeur-général adjoint, parle de mon blog perso :
- d’une part, tu interprètes mal : ma proposition concerne bien un site unique sur lequel je propose qu’on évite d’être à la fois juge et partie ; là il s’agit de deux sites distincts et indépendants l’un de l’autre, je ne collabore pas à la rédaction de 01net et la rédaction de 01net ne collabore pas à mon blog, donc il ne peut y avoir confusion ; par ailleurs, si on commence à dire que tout lien ou citation d’un site vers un autre n’est pas une bonne chose, mon cher Cyril, il faut immédiatement fermer internet !
- d’autre part tu mets en cause l’indépendance éditoriale de la rédaction de 01net (eh oui, c’est un site avec des journalistes, incroyable, non ?) à qui je me suis permis de transmettre l’adresse de ton blog (je n’étais pas certain qu’elle la connaissait) et qui, je l’espère, te répondra. Je connais cette rédaction, je sais comment elle travaille –eh oui, elle a des règles, incroyable, non ? - et je n’ai donc même pas besoin de la défendre. Si elle le juge nécessaire, elle le fera très bien elle-même.
Amicalement.
jeudi 26 mai 2005
Blogs, info, journalisme: le virus de la confusion
Les sites ou blogs de soi-disant info, labellisés « journalisme participatif » ou « collaboratif » ou « citoyen » pullullent, sans aucune règle, comme d’habitude, chacun fait ce qu’il veut, c’est merveilleux. Et les blogueurs sont tellement affûtés et intelligents qu’ils sauront trier le bon grain de l’ivraie, c’est bien connu.
Cela me rappelle la différence entre l’optimiste et le pessimiste. L’optimiste : « Demain, on ne mangera que de la merde ! ». Le pessimiste : « Et encore, il n’y en aura pas pour tout le monde ! »
Y’a rien à faire !
C’est décidément trop facile de créer un blog et de se mettre à publier plus vite que son ombre. L’outil vous bondit des doigts, on pianote avant même de penser.
Alors on s’invite vite fait entre copains, on se bricole un slogan alléchant avec quelques expressions new age bien sonnées et autres anglicismes à la mode, on insère obligatoirement dans son projet les mots « journalisme participatif » ou « collaboratif » ou « citoyen ».
Et on publie et on publie… N’importe quoi forcément !
Wolinski avait bien raison : « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’on doit fermer sa gueule ! »…
Ça devient désespérant cette logorrhée, ça donne envie de se taire…
J’avais lancé en son temps un appel pour une « Charte des blogueurs indépendants » simplement pour qu’on puisse les distinguer facilement de ceux qui vendent leur sauce bien mélangée à leurs émois perso.
Je lance maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, un appel pour une
Charte du Journalisme Participatif, ou collaboratif, ou citoyen.
Elle pourrait inclure quelques points qui permettraient de savoir à qui on a affaire :
- Comment les auteurs sont-ils cooptés, sur quels critères ? qui, pourquoi, comment ? notamment : sont-ils indépendants de tout pouvoir commercial, économique, financier, politique, etc ? s’ils ne le sont pas, nul n’est parfait, peut-on indiquer clairement quelles sont leurs affiliations ?
- Savent-ils écrire ? Une petite vérification s’impose : est-ce qu’ils savent écrire en français des phrases simples et compréhensibles, même lorsqu’ils manient des concepts sophistiqués ?
- Que publie-t-on ? Je propose une règle stricte de publication : rien que de l’inédit, aucune reprise ;
- - quel est l’angle ou le mode de traitement ? je propose une séparation formelle et visuelle entre le compte-rendu de faits, l’analyse et le commentaire d’auteur ;
- Que fait-on des commentaires de lecteurs? lesquels on garde, lesquels on rejette, comment les valide-t-on ? sur la base de quels critères ?
- D’où viennent les illustrations ? qui les a créées ? leurs sources sont-elles indiqueées ? les règles du droit d’auteur sont-elles respectées ?
- L’auteur ne peut pas être juge et partie : par exemple, on ne peut pas être à la fois l’auteur d’un article et le sujet d’un autre (à l’instar de ces critiques de livres qui sont aussi écrivains et qui se renvoient la balle d’un magazine à l’autre) ;
- Y a-t-il rémunération des auteurs? Si oui, à quel tarif, selon quels critères?
- Quel est le modèle économique du site? D'où vient l'argent? etc.
Bref ce serait une charte… journalistique…
PS : je ne donne aucun lien sur ces projets, qu’ils soient américains, coréens ou même francophones; soit vous les connaissez et ces liens ne vous servent à rien, soit vous ne les connaissez pas et vous ne gagneriez rien à y aller…
Blogs, info, journalisme: le virus de la confusion
Les sites ou blogs de soi-disant info, labellisés « journalisme participatif » ou « collaboratif » ou « citoyen » pullullent, sans aucune règle, comme d’habitude, chacun fait ce qu’il veut, c’est merveilleux. Et les blogueurs sont tellement affûtés et intelligents qu’ils sauront trier le bon grain de l’ivraie, c’est bien connu.
Cela me rappelle la différence entre l’optimiste et le pessimiste. L’optimiste : « Demain, on ne mangera que de la merde ! ». Le pessimiste : « Et encore, il n’y en aura pas pour tout le monde ! »
Y’a rien à faire !
C’est décidément trop facile de créer un blog et de se mettre à publier plus vite que son ombre. L’outil vous bondit des doigts, on pianote avant même de penser.
Alors on s’invite vite fait entre copains, on se bricole un slogan alléchant avec quelques expressions new age bien sonnées et autres anglicismes à la mode, on insère obligatoirement dans son projet les mots « journalisme participatif » ou « collaboratif » ou « citoyen ».
Et on publie et on publie… N’importe quoi forcément !
Wolinski avait bien raison : « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’on doit fermer sa gueule ! »…
Ça devient désespérant cette logorrhée, ça donne envie de se taire…
J’avais lancé en son temps un appel pour une « Charte des blogueurs indépendants » simplement pour qu’on puisse les distinguer facilement de ceux qui vendent leur sauce bien mélangée à leurs émois perso.
Je lance maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, un appel pour une
Charte du Journalisme Participatif, ou collaboratif, ou citoyen.
Elle pourrait inclure quelques points qui permettraient de savoir à qui on a affaire :
- Comment les auteurs sont-ils cooptés, sur quels critères ? qui, pourquoi, comment ? notamment : sont-ils indépendants de tout pouvoir commercial, économique, financier, politique, etc ? s’ils ne le sont pas, nul n’est parfait, peut-on indiquer clairement quelles sont leurs affiliations ?
- Savent-ils écrire ? Une petite vérification s’impose : est-ce qu’ils savent écrire en français des phrases simples et compréhensibles, même lorsqu’ils manient des concepts sophistiqués ?
- Que publie-t-on ? Je propose une règle stricte de publication : rien que de l’inédit, aucune reprise ;
- - quel est l’angle ou le mode de traitement ? je propose une séparation formelle et visuelle entre le compte-rendu de faits, l’analyse et le commentaire d’auteur ;
- Que fait-on des commentaires de lecteurs? lesquels on garde, lesquels on rejette, comment les valide-t-on ? sur la base de quels critères ?
- D’où viennent les illustrations ? qui les a créées ? leurs sources sont-elles indiqueées ? les règles du droit d’auteur sont-elles respectées ?
- L’auteur ne peut pas être juge et partie : par exemple, on ne peut pas être à la fois l’auteur d’un article et le sujet d’un autre (à l’instar de ces critiques de livres qui sont aussi écrivains et qui se renvoient la balle d’un magazine à l’autre) ;
- Y a-t-il rémunération des auteurs? Si oui, à quel tarif, selon quels critères?
- Quel est le modèle économique du site? D'où vient l'argent? etc.
Bref ce serait une charte… journalistique…
PS : je ne donne aucun lien sur ces projets, qu’ils soient américains, coréens ou même francophones; soit vous les connaissez et ces liens ne vous servent à rien, soit vous ne les connaissez pas et vous ne gagneriez rien à y aller…
Blogs, info, journalisme: le virus de la confusion
Cela me rappelle la différence entre l’optimiste et le pessimiste. L’optimiste : « Demain, on ne mangera que de la merde ! ». Le pessimiste : « Et encore, il n’y en aura pas pour tout le monde ! »
Y’a rien à faire !
C’est décidément trop facile de créer un blog et de se mettre à publier plus vite que son ombre. L’outil vous bondit des doigts, on pianote avant même de penser.
Alors on s’invite vite fait entre copains, on se bricole un slogan alléchant avec quelques expressions new age bien sonnées et autres anglicismes à la mode, on insère obligatoirement dans son projet les mots « journalisme participatif » ou « collaboratif » ou « citoyen ».
Et on publie et on publie… N’importe quoi forcément !
Wolinski avait bien raison : « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’on doit fermer sa gueule ! »…
Ça devient désespérant cette logorrhée, ça donne envie de se taire…
J’avais lancé en son temps un appel pour une « Charte des blogueurs indépendants » simplement pour qu’on puisse les distinguer facilement de ceux qui vendent leur sauce bien mélangée à leurs émois perso.
Je lance maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, un appel pour une
Charte du Journalisme Participatif, ou collaboratif, ou citoyen.
Elle pourrait inclure quelques points qui permettraient de savoir à qui on a affaire :
- Comment les auteurs sont-ils cooptés, sur quels critères ? qui, pourquoi, comment ? notamment : sont-ils indépendants de tout pouvoir commercial, économique, financier, politique, etc ? s’ils ne le sont pas, nul n’est parfait, peut-on indiquer clairement quelles sont leurs affiliations ?
- Savent-ils écrire ? Une petite vérification s’impose : est-ce qu’ils savent écrire en français des phrases simples et compréhensibles, même lorsqu’ils manient des concepts sophistiqués ?
- Que publie-t-on ? Je propose une règle stricte de publication : rien que de l’inédit, aucune reprise ;
- - quel est l’angle ou le mode de traitement ? je propose une séparation formelle et visuelle entre le compte-rendu de faits, l’analyse et le commentaire d’auteur ;
- Que fait-on des commentaires de lecteurs? lesquels on garde, lesquels on rejette, comment les valide-t-on ? sur la base de quels critères ?
- D’où viennent les illustrations ? qui les a créées ? leurs sources sont-elles indiqueées ? les règles du droit d’auteur sont-elles respectées ?
- L’auteur ne peut pas être juge et partie : par exemple, on ne peut pas être à la fois l’auteur d’un article et le sujet d’un autre (à l’instar de ces critiques de livres qui sont aussi écrivains et qui se renvoient la balle d’un magazine à l’autre) ;
- Y a-t-il rémunération des auteurs? Si oui, à quel tarif, selon quels critères?
- Quel est le modèle économique du site? D'où vient l'argent? etc.
PS : je ne donne aucun lien sur ces projets, qu’ils soient américains, coréens ou même francophones; soit vous les connaissez et ces liens ne vous servent à rien, soit vous ne les connaissez pas et vous ne gagneriez rien à y aller…
mercredi 25 mai 2005
Album Photo Only In: gros arrivage
Gros arrivage de nouvelles photos dans mon Album Photo Only In.
Toujours aussi sympa et saugrenu.
Merci Jacques!
La maman yogi et l'enfant
Une très belle histoire, fraîche et douce, étonnante, renversante...
On est tous des bébés.
Télécharger la vidéo ,(wmv 2 Mo).
(merci beaucoup Roland)
lundi 23 mai 2005
De la stratégie et autres propos glanés
- "Quand un dirigeant d'entreprise se dit prêt à examiner toutes les options stratégiques, c'est en général qu'il n'en reste plus beaucoup". (à propos de Marconi): parce qu'il y en avait? (Les Echos, 18/05).
- "Microsoft promet à Sony son combat le plus difficile" (à propos de la bagarre sur les consoles de jeux): quand on a perdu , on promet qu'on va gagner. (La Tribune, 18 /05).
La preuve:
- "Bull veut renouer avec la croissance" : vaste challenge ... et comme une impression d'un titre à répétition ... depuis quelques années... (La Tribune, 13/05)
Ou encore:
- "Télédéclaration: Copé promet un service sans faille en 2006" : demain on rase gratis, ça marche encore! (le service était
taillé pour 6 500 connexions à l'heure et ils ont eu des pointes à 120
000...),(Le Figaro,
16/05).
- "La diffusion de la presse est en voie de stabilisation" (Le Monde, 18/05) mais "Les ventes de presse sont en léger recul" (Le Figaro, 18/05) : faudrait savoir.
- "Un visionnaire de la rétine" (à propos d'un iventeur en génomique): il voit loin? (Le Monde 18/05).
- "L'avènement du numérique va nous permettre de redevenir compétitif" dit Marteen Steinkamp, président de Sony BMG Europe : il a mis du temps à comprendre! (Le Figaro 19/05).
- "Air France synchronise bagages et passagers" : avant, ils les tiraient au sort? (La Tribune 19/05)
- "En ligne avec les prévisions, Dell rassure" : si le journal avait dit "En ligne avec les prévisions, Dell inquiète", nous on n'aurait pas été rassuré... (La Tribune 16/05).
- "Factures: les nouvelles solutions sans papier" (Enjeux-les Echos mai 2005): je crois bien avoir écrit un article sur le bureau sans papier dans L'Entreprise, cela devait être vers 1988...
- "Pourquoi la France est incapable de créer un Microsoft" nous explique Le Monde du 11 mai et il nous donne la solution: on va créer une agence de l'innovation industrielle. Fabuleux! Trop beau pour être vrai! J'adore la France! Quand, ailleurs, il n'y a pas de solutions à un problème, nous, en France, on a toujours une alternative: faire une loi ou créer une agence...
- "Compétitivité dans le monde: la France au 30e rang" (Les Echos du 13 mai): en simple écho du paragraphe précédent...
- "Intel, leader mondial des microprocesseurs, change de stratégie" diable, je n'étais pas au courant! En fait, on nous explique que chez Intel ils ne seront plus dirigés par un ingénieur mais par un homme de marketing... Ils sont foutus! (Le Monde 19/05).
- "Intel dans le piège de la surenchère industrielle" dit L'Usine Nouvelle du même jour; apparemment, les deux journaux n'ont pas la même lecture des stratégies...
- "Alcatel: les actionnaires se prononcent sur l'âge limite du président." : et qui se prononce sur l'âge limite des actionnaires? (Les Echos 20/05)
- "Comment trier et stocker vos photos numériques" se demande Management de juin 2005: n'essayez même pas...
- "Le Monde" mise sur les produits dérivés" titre gentiment La Tribune sur son confrère: ça a du leur faire plaisir aux rédacteurs du Monde d'apprendre leur nouvelle stratégie éditoriale!
- "Le modèle de l'entreprise qui réalise tout elle-même est mort" nous prévient Gerard Kleisterlee, président de Philips : au cas où vous ne le sauriez pas! C'est important que les grands patrons aient des idées claires et, surtout, neuves. (La Tribune 23/05).
- "L'industrie des jeux vidéo veut conquérir les non-joueurs" (La Tribune 23/05): sus aux nonistes! la presse veut conquérir les non-lecteurs, l'automobile les non-conducteurs, les vignerons les sobres, les fabricants de capotes les puceaux, la religion les athées.
C'est simple: dites non et vous voilà prospect, bichonné, cajolé. - Qu'est-ce que vous faites dans la vie? - Je suis un noniste. - Et ça rapporte, vous pouvez me dire combien? - Non.
Voici ma définition de "Stratégie" dans mon Dictionnaire impertinent des branchés.
Stratégie
Elle n'est jamais perdante, mais elle peut connaître des aléas dus à un retournement, toujours imprévisible, de la conjoncture. Aujourd'hui, tout est stratégique, même la tactique.
Chez les grands hommes, un objectif stratégique cache souvent un complexe d'infériorité intellectuel ou un manque d'amour de la part de sa maman.
Le capitalisme...c'est simple ... : « Quand çà marche, c'est grâce à
moi ; quand çà ne marche pas, c'est à cause de toi. » Un coup je
t'embauche, t'es beau, un coup je t'embrouille, t'es nouille.
La stratégie des grands groupes ressemble à un régime alimentaire:
d'abord ils engraissent en licenciant leurs produits puis, quand la
conjoncture disjoncte, ils dégraissent en licenciant leur personnel. «
Il est difficile à un poisson de voir son propre aquarium » disait
André Malraux, pour rester poli. Le proverbe berbère, lui, est beaucoup
plus direct: « Quand la neige fondra, la merde apparaîtra ».
Depuis Lao-Tseu et Clausewitz, on aurait pu pensé que la stratégie
avait fait des progrès. Hélas : aujourd'hui, plus l'objectif est
rustique, plus il est populaire. L'idée ? Etre plus gros que le voisin
! Chacun veut être numéro un mondial sur un créneau porteur (on dit «
non cyclique ») et rapporteur de grosses marges (on dit « créateur de
valeur »). La grenouille aspire au bœuf, le bœuf au dinosaure et le
dinosaure croit que la comète ne tombera pas sur lui mais sur les
petits copains d'à côté.
Au passage, méfiez-vous des créneaux trop petits car, comme dit le
proverbe : « Quand on travaille dans une niche, il ne faut pas
s'étonner d'être traité comme des chiens. »
Enfler, voilà donc la règle de nos stratèges modernes. Empiler les
chiffres d'affaires, les clients, les pays. Rafler les catalogues, les
technologies, les savoir-faire. Peu importe qu'il n'y ait aucune vision
derrière tout çà, l'important c'est la masse. C'est l'effet sumo. Comme
je suis plus gros que toi, je te pousse en-dehors du jeu avec mon gros
ventre. Je suis forcément le meilleur puisque je suis numéro un. Je ne
sais pas qui je suis mais quelle importance puisque je suis numéro un.
Je n'ai rien à dire mais j'ai tous les droits de le dire puisque je
suis numéro un. Je ne sais rien de la vie, de l'histoire, des hommes et
de leurs cultures mais je m'en fous, je suis...
Feraient mieux de relire Lao-Tseu, tous ces bouddhas de pacotille : «
Celui qui a inventé le bateau a aussi inventé le naufrage. »
Le mystère de "Piano Man" s'épaissit...
L'histoire de ce jeune homme retrouvé trempé et quasi-autiste sur une plage anglaise a été racontée partout: ici un bon résumé de Jean-Pierre Cloutier. Tout ce qu'il fait, sa seule façon de s'exprimer, c'est jouer du piano et composer de la musique.
L'hôpital qui s'en occupe The West Kent NHS and Social Care Trust a décidé de ne plus rien communiquer sur lui cette semaine, pour "laisser à la vérité le temps de se faire jour"...
Quel suspens!
"And they sit at the bar and put bread in my jar
And say, man, what are you
doin’ here? "
Billy Joel - Piano Man
Les tentations maccarthystes de la blogosphère
Régulièrement, dans ce petit monde confit, confidentiel et confiné des blogs, connus rappelons-le par quelques pouièmes de la population mondiale, on pointe du doigt un gros vilain.
Dernièrement c’était Vichy qui a essayé de nous faire croire au blog de Claire, très préoccupée par ses boutons. C’est vrai que c’est embêtant les boutons.
Mais les vigiles veillaient. Le pot au rose fut découvert, la blogosphère put s’enorgueillir de sa sagacité. Elle distribua pompeusement ses leçons de savoir-vivre et ses mauvaises notes: et c’est ainsi que les marketeux de Vichy devinrent du jour au lendemain des gros nuls, c’est bien connu et les pubeux de Euro-RSCG des ignares, tout le monde le sait.
Ouf, les choses sont rentrées dans l’ordre !
Pendant ce temps les faux vrais blogs peuvent continuer de pulluler, ceux où on passe allégrement de sa petite pub-promo bien cool à son dernier émoi de citoyen, sans que personne s’en émeuve.
Le problème avec la blogosphère c’est que vous n’avez pas le droit de faire un gros pet de travers, un pet qui s’entend, bien franc, bien direct : tout le monde le respire et le conspue. Mais tous ces petits vents pervers, sans odeurs, qui glissent comme des anguilles dans l’odorat de chacun et grimpent jusqu’au cerveau pour le ramollir, ceux-là peuvent continuer de s’insinuer.
Il n’y aucune règle dans la blogosphère, aucune charte. Chacun fait ce qu’il veut. Et pourtant il y a des censeurs qui jettent l’opprobre, des juges qui disent le bien et le mal, le droit et le tordu. Et ils le font au nom des autres, au nom d’une morale non écrite, de règles invisibles.
Ou plutôt si, les censeurs ont un juge de paix, une icone, un veau d'or : l’audience, le ranking, le visiteur unique, le clic, le hit, le lien croisé. Bref : « Plus ton blog est haut, plus t’es bon. » Telle est la seule loi. Ce n’est pas une idée très neuve. Et elle n’est pas fiable : personne ne sait ce qui se passe réellement dans toutes ces machines à classer. Elles changent leurs algorythmes tout le temps et, en plus, elles les cachent. Et si qualité rimait avec quantité, depuis le temps, ça se saurait.
Lorsqu’on aura démontré, et cela se fera bien un jour ou l’autre, que tous ces palmarès et autres rankings de Google et consorts, ne sont que le résultat d’un hasard systémique incontrôlable et exponentiel, la blogosphère sera confrontée à son côté obscur et elle implosera d’elle-même : non seulement, le Net est un monde sans foi ni loi, mais en plus il n’est que l’empire du hasard.
dimanche 22 mai 2005
La définition du jour: système d'exploitation
note transférée ICI, sur mon nouveau site.
Le caddy préhistorique qui a piégé le British Museum
Certaines dépêches d'agence sont vraiment très bien faites et se lisent comme une petite nouvelle de romancier. En voici une.
LONDRES (AP) -- Un homme primitif brandissant une lance et poussant ce qui ressemble à un chariot de supermarché: cette représentation imitant l'art des hommes préhistoriques a été installée au prestigieux British Museum par un plaisantin.
Le canular est l'oeuvre de Banksy, un "terroriste artistique" auto-proclamé, qui avait déjà placé des faux dans des galeries d'art. Dans une note affichée sur son site Internet, il précise avoir peint l'image sur un morceau de roche découvert à Londres.
Il affirme également que la peinture a été exposée au musée "pendant pas mal de temps" alors que l'établissement assure qu'elle n'est restée que quelques jours.
L'artiste avait placé la pierre sur un mur dans une galerie du musée avec ce commentaire: "cet exemple parfaitement conservé d'art primitif date de l'ère post-catatonique et décrirait les premiers hommes s'aventurant au-delà de ses terrains de chasse citadins".
"L'artiste est connu pour avoir fourni un travail substantiel dans le sud-est de l'Angleterre, sous le surnom de Banksymus Maximus mais on n'en sait guère plus sur lui". AP
(signalé par Roland)
La définition du jour: système d'exploitation
Aujourd’hui : Windows, logiciel de base de l’ordinateur, ou exploitation de la machine par l’homme et de l’homme par Microsoft.
(tiré de mon Dictionnaire impertinent des branchés.
vendredi 20 mai 2005
Constitution Européenne: une "Voting Machine" comme en Floride?
J'ai retrouvé la fameuse "Voting Machine" électronique de Floride et de nombreux lecteurs me demandent si on peut l'appliquer au referendum sur le Traité pour une Constitution européenne.
Ma réponse est : ça dépend comment elle est programmée!
La preuve à conserver par-devers vous (fichier vidéo .wmv 1,9 Mo)
Des toilettes bien propres pour les randonneurs.
A 1800 m, en Savoie.
Aurait pu concourir dans l'Album Records à battre, dans la catégorie : "Les WC d'extérieur les plus hauts du monde"?
Envoyé par le fleuriste Joël.
Rajouté à mon Album Photo Only In.
La rédaction de ma fille Zoé, 14 ans, sur le duel du journaliste Georges Duroy dans Bel Ami de Guy de Maupassant (1885)
Il faisait froid. C’était le matin au lever du soleil. Duroy et le combattant se placèrent sur le terrain à plusieurs mètres l’un de l’autre. Duroy avait peur, il tremblait en tenant son pistolet de la main gauche. Ses jambes avaient du mal à le supporter. Le combattant, qui s’appelait Jean Dupont, avait l’air sûr de lui. Il y avait de quoi : Jean était un homme grand, jeune et fort, alors que Duroy était petit, plutôt âgé et maigre. Jean et Duroy s’étaient rencontrés lors d’un séminaire au Maroc. Jean avait provoqué Duroy qui avait décidé d’organiser un duel. Ce qu’il n’aurait jamais dû faire…
Duroy, se rendant compte qu’il ne faisait pas le poids, voulut négocier. Jean refusa immédiatement. Après ce refus, Duroy devint pâle et son corps se mit à trembler de plus en plus. Jean, l’homme robuste, ricanait, seul dans son coin.
Tout à coup, Duroy s’énerva (peut-être à cause des moqueries de Jean) et il tira sans prévenir dans la jambe droite de Jean [NDLR : le prof note rageusement dans la marge : « Mais c’est interdit ! »]. Jean ne rigolait plus : il s’écroula par terre en hurlant. Duroy s’approcha de lui, le regardant avec mépris. Il tira une seconde fois, dans la jambe gauche du combattant qui hurla encore plus fort.
Duroy ne tremblait plus. Il était fier d’avoir à ses pieds l’homme qui l’avait provoqué. Jean avait l’air si bête, par terre, devant lui. Au moment où Duroy allait tirer une dernière fois, dans la poitrine de Jean, une femme, la femme de Jean, qui se nommait Delphine Dupont, se jeta à ses pieds. Duroy était catastrophé : cette femme si belle, pleurant, lui fit de la peine. Elle avait déjà du beaucoup souffrir en voyant son mari se prendre deux balles dans les jambes. Duroy, redevenu faible, se retourna et marcha devant lui. Ce fut la plus grave bêtise de sa vie.
Delphine voulut se venger : elle prit le pistolet de son mari et tira dans le dos de Duroy qui tomba aussitôt. On entendit un dernier cri de désespoir sortant de sa bouche. Il mourut pour avoir eu de la peine pour cette belle femme qui, elle n’eut aucun mal à tuer l’homme faible qui avait demandé un duel qui n’aurait jamais du se produire.
Un duel perdu pour un honneur perdu.
Mon commentaire : Zoé devait raconter la scène (qu’elle n’avait pas encore lue). Le prof, apparemment, n'est pas d'accord avec sa vision du duel... Et vous?
Bel Ami de Guy de Maupassant, Gallimard Folio Poche
The Caffeine Machine
Un ordinateur, ça sert à rien, ça fait même pas le café!...
Eh bien si justement!
Il y a tout le mode d'emploi sur le site : apparemment ça n'a pas été simple à fabriquer.
Trouvé via Arkius.
Rajouté dans mon Album Photo Records à battre.
The Caffeine Machine
Eh bien si justement!
Il y a tout le mode d'emploi sur le site : apparemment ça n'a pas été simple à fabriquer.
Trouvé via Arkius.
Rajouté dans mon Album Photo Records à battre.
Constitution Européenne: une "Voting Machine"?
Ma réponse est : ça dépend comment elle est programmée!
La preuve à conserver par-devers vous (fichier vidéo .wmv 1,9 Mo)
Dominique Hieaux, un artiste que j'aime bien
Il est au Salon des Indépendants (une vieille histoire) qui ouvre ce jeudi 22 avril à l'Espace Champerret à Paris.
Titre : Vous avez dit Rothko ?
Format : H 130 x L 97
Ils sont fous ces architectes!
Histoire de vérifier quel avenir ils nous concoctent, ces dessinateurs mégalomanes mais néanmoins intéressants.
On y trouvera notamment des images du projet de la banque centrale européenne de Francfort qui a beaucoup excité les imaginations.
Photo de gauche : la tour Burj Dubai, hauteur réelle tenue secrète, plus de 600m.
Photo du bas: un des projets, non retenus, pour la banque européenne.
Noir c'est noir
C'est une pub à la Une de Libé aujourd'hui... C'est drôle - non ce n'est pas drôle - , elle correspond exactement à mon humeur du jour (ceux qui savent n'ont qu'à le dire à ceux qui ne savent pas, comme dirait Mullah Nasruddin)...
Et puis, en plus, je n'ai rien à voir avec les éditions Fayard...
Mais fayard.com c'est à moi, pas à eux, et toc!...
Même si je n'en fais pas grand-chose, c'est à moi, ce bout du bout du net...
Un jour j'écrirai mes mémoires et je les publierai chez eux: "Fayard" par Fayard, chez Fayard...
Un ego pareil, y'en a pas deux...
Ca fera un malheur, c'est sûr...
A moins que j'écrive un polar glauque et désespéré (sinon ce n'est pas drôle) que j'appellerai "Noir" et la pub de Libé dira: "Noir" le polar noir de Fayard chez Fayard Noir...
jeudi 19 mai 2005
Google: une recherche absolument exceptionnelle!!!!
Testez le lien suivant: une seule réponse mais elle vaut son pesant de bananes!!!!
http://www.google.fr/search?hl=fr&q=%22toutesdesbeautes%22&btnG=Rechercher&meta=
Incroyable mais vrai!
(merci Roland)
Ca me rappelle les débuts d'un hyper en ligne, peut-être Houra, je ne sais plus: on tapait "vibromasseur" dans le moteur de recherche et on trouvait comme résultats: bananes, carottes, courgettes, etc. Manifestement une blague du programmeur. Elle n'a pas duré lontemps et je ne sais pas ce qu'est devenu le programmeur...
mercredi 18 mai 2005
Les journalistes et le public face aux blogs: le grand écart
Alerté par Jean-Pierre Cloutier, je plonge dans la dernière étude de l'Université du Connecticut (enquête auprès de 1000 Américains lambda d'un côté et de 300 journalistes de l'autre).
Quelques résultats intéressants:
- 7% seulement du public déclare utiliser des blogs contre 85% des journalistes;
- 59% des journalistes ne considérent pas les blogs comme une source de news (32% si);
- 75% des journalistes pensent que les blogueurs ne sont pas des journalites car ils n'adhèrent pas aux mêmes valeurs éthiques;
- mais 85% pensent que les blogueurs doivent être protégés de la même façon que les journalistes par le 1er amendement;
- et 86% des journalistes pensent que les blogs ont changé la profession de journalisme.
Sinon, ça va toujours aussi mal pour notre image de marque:
- 39% seulement des Américains pensent que les journalitses font du bon boulot (contre 75% des journalistes!);
- 61% des Américains trouvent qu'il y a un "biais" dans la façon de couvrir les news par les médias...
A part ces mauvaises nouvelles, la tendance se confirme: la blogosphère est un phénomène qui intéresse beaucoup plus les médias que le grand public... Vanité des vanités...
Source image: Nellie L. McClung (1873-1951), romancière, journaliste, suffragette et militante au sein du mouvement de tempérance.
Star Wars : Episode III, La Revanche des Siths... et du numérique
Incroyable mais vrai : "Georges Lucas n'est pas un fondu d'informatique" lit-on dans un communiqué de presse d'AMD (fabricant les micropocesseurs 64 bits Opteron équipant les stations qui ont conçu les séquences numériques).
Ce qui a de nouveau avec ce dernier épisode de Star Wars, c'est le quasi temps réel de la fabrication des séquences 3D.
Pour le reste, c'est toujours la même technique: les acteurs prennent un air inspiré sur un fond neutre, avant qu'on y colle le décor numérique. C'est ce qui donne une air si étrange au film.
Quand au regard sombre de Ewan McGregor, (mise à jour: c'est pas lui mais qui c'est ?) est-il bien réel?
(deuxième mise à jour, grâce à Mathilde Munos: Ewan Mc Gregor, c'est le petit gars en haut à gauche, et l'autre c'est le futur Dark Vador, mais comment s'appelle-t-il?;;;
mais c'est bien sûr! c'est .....
Hayden Christensen....
Sans papier
Dans la rue, les SDF sont souvent des sans-papier.
Sur le web, les sans-papier s'appellent des PDF.
Sauf chez Microsoft, où ils s'appellent Metro.
Mais dans le métro aussi, il y a des sans-papier.
Suis-je un technoïde? J'ai créé mon quizz!
"Suis-je un technoïde"?
A vous de vous tester sur cette importante question.
Mise à jour: j'ai modifié mon quizz: il s'appelle maintenant
"Quel genre de technoïde êtes-vous?"
Et voici mes propres résultats.
You scored as Midware. Vous aimez bien la techno, c'est sûr, ça vous intéresse et vous n'hésitez pas à vous y lancer. A condition de savoir où vous allez. Pas forcément un "early adopter!"
Quel genre de technoïde êtes-vous? created with QuizFarm.com |
Sans papier
Dans la rue, les SDF sont souvent des sans-papier.
Sur le web, les sans-papier s'appellent des PDF.
Sauf chez Microsoft, où ils s'appellent Metro.
Mais dans le métro aussi, il y a des sans-papier.
Journalistes et public face aux blogs: le grand écart
Quelques résultats intéressants:
- 7% seulement du public déclare utiliser des blogs contre 85% des journalistes;
- 59% des journalistes ne considérent pas les blogs comme une source de news (32% si);
- 75% des journalistes pensent que les blogueurs ne sont pas des journalites car ils n'adhèrent pas aux mêmes valeurs éthiques;
- mais 85% pensent que les blogueurs doivent être protégés de la même façon que les journalistes par le 1er amendement;
- et 86% des journalistes pensent que les blogs ont changé la profession de journalisme.
Sinon, ça va toujours aussi mal pour notre image de marque:
- 39% seulement des Américains pensent que les journalitses font du bon boulot (contre 75% des journalistes!);
- 61% des Américains trouvent qu'il y a un "biais" dans la façon de couvrir les news par les médias...
A part ces mauvaises nouvelles, la tendance se confirme: la blogosphère est un phénomène qui intéresse beaucoup plus les médias que le grand public... Vanité des vanités...
Source image: Nellie L. McClung (1873-1951), romancière, journaliste, suffragette et militante au sein du mouvement de tempérance.
mardi 17 mai 2005
Existentialiste ou Fondamentaliste: un quizz amusant
Voici mes résultats. Trouvé chez tao.
You scored as Existentialist. Existentialism emphasizes human capability. There is no greater power interfering with life and thus it is up to us to make things happen. Sometimes considered a negative and depressing world view, your optimism towards human accomplishment is immense. Mankind is condemned to be free and must accept the responsibility.
TESTEZ-VOUS: What is Your World View? (corrected...hopefully) created with QuizFarm.com |
Les belles animations Flash de la galerie Suty
Je ne connais cette galerie (60580 Coye-La-Forêt) que par le web et le mail, mais je suis à chaque fois surpris par la qualité de son site. En ce moment (cliquez vite, je ne sais pas combien de temps le lien sera valable!), elle présente ses expos avec de très belles et astucieuses animations Flash qui surperposent du dessin animé et des plans vidéo ou des images de tableaux. Et qui changent partiellement à chaque visite. Bravo! (Le son, j'aime moins.)
lundi 16 mai 2005
Il n'est jamais trop tard
Quand on y réfléchit bien, y'a un truc bizarre dans cette photo...Publié dans mon Album Photo Only In.
(merci Roland)
Ce côté éjaculateur précoce de l'internaute
Faut que ça sorte, tout de suite. Ce qu’on a à dire, ce qu’on cherche. Ce n’est pas trouver qui nous titille, c’est chercher ; le résultat, on s’en fout, on veut pouvoir surfer toujours et encore. C’est ça la dictature d’internet, cette excitation du nouveau permanent, ce sprint à l’adrénaline virtuelle. On ne lit plus vraiment, on parcours, on saute d’une accroche à l’autre, l’œil brownien, le doigt nerveux crispé sur la détente du clavier ou de la souris, on n’est plus que l’ombre de son clone, son avatar. Il paraît qu’on cherche du sens, nous dit-on mais, en fait, on n’a qu’un seul sens, une seule direction : devant, toujours plus, plus de bidules, plus de mémoires, plus de signes. "Ni à gauche, ni à droite, en avant!": c'était le slogan repris par les fascistes italiens. Nous voici adeptes de Kierkegaard, pour qui le public exige la liberté d'expression pour compenser la liberté de penser qu'il préfère éviter.
Internet c’est la sémiologie débridée, la couche superficielle du cerveau en ébriété. Un saut de haies dans le noir, chaque page, chaque lien est un obstacle qu’il faut franchir, vite, pour aller au suivant. Plus d’affect, plus de sentiments, rien que de l’énervement, de l'événement. On n’écoute que son moi intérieur, qu’une partie de son moi, celle qui vous dit : « non, ce n’est pas ça que je veux, cherche encore.. » Et on creuse, on pioche, on dépiaute, on décortique, on étale comme des trophées les lambeaux de cette chirurgie monstrueuse.
Internet, c’est la perte de l’âme, c’est le diable. Je me demandais depuis un moment comment qualifier ce nouveau comportement et je crois que j’ai trouvé : nous sommes tous des éjaculateurs précoces. Il n'y aura jamais plus d'orgasme, plus de satisfaction, rien que de l'envie, rien que de l'inassouvi. Adieu l'amour et la beauté, voici le temps bionique, le temps cybernétique où l'intelligence se mesure en taux de clics sponsorisés par les marchands du temple, ravis de l'aubaine.
C'était ma chronique "Déprime" du jour...
Les images de Hubble (Nasa): Eagle et Whirlpool, 15 ans après
Je suis un peu en retard sur l'actu: c'es le 25 avril en effet que la Nasa a fêté les 15 ans de Hubble, avec son lot d'images incroyables.
En voici deux : la nébuleuse Eagle et la galaxie Whirlpool.
En résumé:
- Hubble , le télescope de l'espace en orbite autour de laterre, archive chaque jour 5 gigaoctets de données nouvelles et distribue 15 gigaoctets aux astronomes à travers le monde;
- depuis 15 ans Hubble a pris 700 000 images du cosmos;
- Hubble est une bonne calculette: l'âge de l'univers est fixé, en attendant mieux, à 13,7 milliards d'années en arrière;
- au moment de la sortie de Star Wars dernier cru, Hubble nous rappelle que c'est lui, le télescope, qui a trouvé l'énergie noire, la "dark energy" et non pas Dark Vador.
- c'est lui encore, Hubble, qui a détecte ces petites proto-galaxies qui émettaient déjà de la lumière quand le cosmos était tout bébé, à peine 1 milliard d'années;
- c'est lui qui a prouvé l'existence des trous noirs super-massifs, qui a fourni les images d'une comète frappant Jupiter.
Donc, le message de la Nasa est clair: Hubble ça coûte cher, mais qu'est-ce que ça rapporte!
Moi, déjà, je trouve que les images sont belles...
La lecture n'est pas morte, car elle b... encore
B comme blogue, ou balise, ou bouge, etc.
Bref, les étudiants lisent encore: un étudiant en sciences humaines lit en moyenne une heure par jour sur internet, deux heures dans les livres et deux heures dans les notes de cours et polycopiés (diable! il lit trop ce djeun, ce n'est pas possible!).
C'est l'un des encouragements du dossier sur la lecture de Sciences Humaines de juin 2005. (je suis abonné à la version papier et je ne connais pas la règle d'accès sur le site mais je crois que c'est payant!).
Autres enseignements du dossier:
- la lecture est un héritage: si les parents sont de grands lecteurs, les enfants ont plus de chance de l'être aussi;
- chez les étudiants, filles et garçons sont à égalité dans la lecture (alors que dans la population, les femmes lisent plus de livres que les hommes: 10 hommes pour 16 femmes en 2004 contre 24 hommes pour 19 femmes en 1973);
- France: 44 000 nouveaux livres édités en 2001, 50 000 en 2004; ventes de livres +3% en 2004 (450 millions de livres);
- mais la presse ne suit pas: 9,5 millions d'exemplaires de journaux quotidiens en 1910, pour une population de 40 millions d'habitants...
Conclusion: on lit moins les quotidiens, on lit davantage les magazines et on lit toujours des livres. Seil gros défaut de ce dossier: il ne creuse pas assez la question: "Qu'est-ce que "lire" sur internet?" qui est pourtant au coeur du problème.
Source photo: Sciences Humaines n°161 S juin 2005.
La citation du jour: gregueria sur la pluie
"La pluie est triste parce qu’elle nous rappelle le temps où nous étions poissons."
Ramon Gomez de la Serna, 1888-1963, inventeur des greguerias, petits poèmes - aphorismes.
Tableau de Gustave Caillebotte rajouté dans mon Album Photo Tableaux utiles pour votre discours.
Citation du jour: gregueria sur la pluie
"La pluie est triste parce qu’elle nous rappelle le temps où nous étions poissons."
Ramon Gomez de la Serna, 1888-1963, inventeur des greguerias, petits poèmes - aphorismes.
Tableau de Gustave Caillebotte rajouté dans mon Album Photo Tableaux utiles pour votre discours.
Les images de Hubble (Nasa): Eagle et Whirlpool...15 ans après
En voici deux : la nébuleuse Eagle et la galaxie Whirlpool.
En résumé:
- Hubble, le télescope de l'espace en orbite autour de laterre, archive chaque jour 5 gigaoctets de données nouvelles et distribue 15 gigaoctets aux astronomes à travers le monde;
- depuis 15 ans Hubble a pris 700 000 images du cosmos;
- Hubble est une bonne calculette: l'âge de l'univers est fixé, en attendant mieux, à 13,7 milliards d'années en arrière;
- au moment de la sortie de Star Wars dernier cru, Hubble nous rappelle que c'est lui, le télescope, qui a trouvé l'énergie noire, la "dark energy" et non pas Dark Vador.
- c'est lui encore, Hubble, qui a détecte ces petites proto-galaxies qui émettaient déjà de la lumière quand le cosmos était tout bébé, à peine 1 milliard d'années;
- c'est lui qui a prouvé l'existence des trous noirs super-massifs, qui a fourni les images d'une comète frappant Jupiter.
Donc, le message de la Nasa est clair: Hubble ça coûte cher, mais qu'est-ce que ça rapporte!
Moi, déjà, je trouve que les images sont belles...
Le gateau de ma belle-soeur Do...
... était trop bon: "Concorde", une recette Lenôtre qu'on met trois jours à préparer, très léger, avec de la meringue partout et du chocolat et puis du chocolat et de la meringue. Il faut des gens comme Do pour se donner le temps de faire des gâteaux. Et moi j'en ai pris et repris, remettant à plus tard mon éternel régime... Jouissance et remords. Tout ce qui est bon est mauvais. C'est terrible la vie.
vendredi 13 mai 2005
Art moderne: Congo The Chimp, Boronali l'âne et Evguénie Sokolov le pétomane
Je tombe sur cette annonce de vente aux enchères de la maison Bonhams pour l'auteur Congo et cela me rappelle l'histoire de Boronali (lire plus loin la version de Roland Moreno) puis encore ce livre que j'avais adoré Evguénie Sokolov , de Serge Gainsbourg, chez Gallimard : Gainsbourg raconte comment peignait Sokolov le pétomane: assis sur un siège à ressort, avec un pinceau dans les fesses....
Voici pour votre culture les deux oeuvres : celle de Congo (le singe) "Untitled Abstract" et celle de Boronali (l'âne): "Coucher de soleil sur l’Adriatique". Pas mal, non?
....
....
Entrée solennelle d’un âne dans l’Histoire de l’Art
[Extrait de Théorie du Bordel Ambiant, de Roland Moreno, Belfond, 1990]
Une espèce de démonstration par le ridicule [en] a été administrée par Roland Dorgelès, en un admirable canular monté il y a plus d’un siècle :
Le Festival d’automne de 1905 ayant fait connaître les premiers fauvistes (Matisse, Vlaminck, Marquet, Derain), certains commentaires plus désagréables que d’autres avaient pu être entendus : “barbouillages informes… jeux barbares… aberrations picturales… mauvaises plaisanteries… débauche orgiaque de couleurs, cauchemar, mystification”, et d’autres encore.
À un aubergiste de ses voisins, Dorgelès emprunta son âne. Et, à la queue de celui-ci, il fixa un pinceau.
Puis, dans le jardin montmartrois du farceur, commodément installé devant une table chargée de ca-rottes, d’épinards, de cigarettes, et, en présence d’un huissier, l’animal commença à se gorger de friandises et à remuer sa queue. Celle-ci frottait au passage contre une toile disposée par Dorgelès sur une chaise, à bonne hauteur. Toutes les dix minutes, le pinceau frotteur était autoritairement trempé dans un pot de couleur différente.
Une fois le résultat jugé satisfaisant, Dorgelès et ses copains lui attribuèrent une signature (“Boronali ”) et un titre : "Coucher de soleil sur l’Adriatique", avant de courir l’exposer au Salon des indépendants.
Le style “excessif” de Boronali y fit l’objet de certaines critiques (en raison de la personnalité hypertrophiée qu’il semblait refléter) mais le tableau trouva preneur, pour 400 francs .
Boronali est un peu comme ce que l’on [souvenez-vous] disait de Mai 68 : rien n’aura jamais plus été comme avant dans le monde de l’Art après ce canular historique.
Toute la problématique de la création artistique se trouve en effet ramenée, grâce à Boronali, dans le champ de l’incertitude. Cet âne prouve à lui seul, que dans le domaine de l’art, l’incertitude — quelle qu’en soit la proportion — suffit à provoquer un désordre total.
Hypothèse (démonstrative et scientifique) : le Coucher de soleil est présenté à un expert ignorant le style (et surtout le nom) de Boronali. S’agit-il d’un jeune peintre albanais, très célèbre dans son pays (genre de Picasso à ses débuts), ou bien est-ce un âne à la queue duquel on a accroché un pinceau ? Pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre que l’expert ne dispose évidemment de rien pour trancher.
Variante : deux toiles seraient soumises à un expert étranger qui ne connaît pas Coucher de soleil, cette fois faussement signé de Soulages , et à un autre Boronali (pourquoi pas un Lever de soleil ?) attribué à un confrère du même Soulages : l’expert est encore incapable de se déterminer.
Une seule dose de désordre suffit donc à créer 100% d’incertitude .
À l’autre bout de la gamme, on trouve une autre mystification, dont le rappel est aussi souvent mal vécu, par les amateurs d’art pictural, que celle montée par Dorgelès.
Au lieu d’un âne, il y avait en effet, dans les années 30, un remarquable peintre, dont les talents de copiste trouvaient un épanouissement particulier dans les reproductions de Bruegel, Vermeer, et — c’est le plus important — Bouguereau (peintre peu coté à cette époque).
Ce peintre était l’âme damnée d’un escroc, dont l’absence d’humour était efficacement occultée par une solide âpreté au gain ; celui-ci avait élaboré l’admirable scénario suivant :
1. Copier (et signer) une trentaine de flamands et hollandais (œuvres choisies parmi les moins en vue).
2. Vernir soigneusement les trente toiles.
3. Par-dessus le vernis de chacune d’elles, copier (et signer) des Bouguereau.
4. Du Havre, et en ayant pris soin de déclarer la totalité de ses bagages (y compris et surtout les trente “Bouguereau”), l’escroc s’embarque pour New York.
5. Depuis Paris, son complice télégraphie aux autorités portuaires new-yorkaises, et dénonce comme elle le mérite cette “exportation illégale de peinture flamande maquillée”.
6. L’escroc peut donc être cueilli, dès sa descente de la passerelle, par une brigade douanière spécialisée, qui s’empresse de frictionner les tableaux avec les chiffons et les solvants adéquats.
7. Effondré devant la révélation des Rembrandt, des Rubens et des Vermeer, l’escroc s’incline devant l’évaluation qui en est faite par les autorités, et se trouve obligé de payer (sous peine de séquestration) de très forts droits d’entrée, d’un montant évidemment égal à la différence entre les droits acquittés pour les toiles de Bouguereau et ceux applicables aux chefs- d’œuvre flamands frauduleusement importés.
8. Mais il a de l’argent sur lui, il paie les trente amendes de 1 000 francs chacune.
9. Une fois en règle, on devine qu’il achève de nettoyer les pompiers décors désormais inutiles, et qu’il s’empresse alors de vendre, au centuple, ces trente primitifs flamands désormais authentifiés par le reçu officiel des douanes.
Embêtante, quand même, cette émotion artistique exaltée par un coup de tampon. Non ?