Je suis un fan de François Cheng, de l'Académie française, et je me délecte de son dernier ouvrage: Cinq méditations sur la beauté, chez Albin Michel.
François Cheng est un lettré chinois, débarqué en France dans les années 50 et qui depuis écrit en français.
D'où une des langues les plus pures qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps.
Il est avant tout poète, spécialiste de taoïsme et de calligraphie, mais aussi écrivain (j'ai adoré son roman
L'Eternité n'est pas de trop).
Ici, il se pose simplement cette question, en s'excusant de n'avoir que peu d'autorité pour y répondre:
"Pourquoi l'univers est-il beau, alors qu'il n'est pas obligé de l'être?".
On ne peut concevoir le monde sans le bon, un minimum de beauté, et
donc sans le mal ; ni sans le vrai, unminimum de vérité, et donc sans
le mensonge. Mais on pourrait très bien le concevoir sans le beau...
Il cite aussi bien Angelus Silesius: "La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu'elle fleurit; Sans souci d'elle-même, ni désir d'être vue." que Baudelaire : "Heureux celui qui plane sur la vie, et comprend sans effort le langage des fleurs et des choses muettes."
Il aime distinguer avec Bergson le temps, "écoulement mécanique, suite implacable de pertes et d'oublis" et la durée, "continuité qualitative dans laquelle les choses vécues et rêvées forment un présent organique"
. Le temps, ce sont les notes de la vie, la durée, c'est sa musique, sa
mélodie. Et la beauté est dans cette mélodie bien sûr...
Cet ouvrage est un grand moment de plaisir, de réflexion et de
simplicité. Un moment rare. Heureux ceux qui ne l'ont pas encore lu!...
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