En fouillant dans les archives de mon cours de Paris-Dauphine Maîtriser son information, je retombe sur cette photo du débarquement américain à Haïti en 1994; on y voit les cameramen et les photographes s'agiter devant les GI allongés en position de tir, pour pouvoir montrer au public les dangers encourus par les vaillants soldats.
« Restez. Fournissez-moi les dessins et je vous fournirai la guerre. » disait en janvier 1898 William Randolph Hearst, patron du New York Journal, à son dessinateur Frederick Remington, qui lui câblait de La Havane: « Il n’y a pas de guerre ici, je demande à être rappelé. » Survint alors l’explosion du cuirassé Maine. Hearst monta une violente campagne
comme on le voit dans Citizen Kane, le film d’Orson Welles (1941).
Extraits: « Pendant plusieurs semaines, jour après jour, il consacra plusieurs pages de ses journaux à l’affaire du Maine et réclama vengeance en répétant inlassablement : « Remember the Maine ! In Hell with Spain. » (Souvenez-vous du Maine ! En enfer l’Espagne !). Tous les autres journaux suivirent. La diffusion du New York Journal passa d’abord de 30 000 exemplaires à 400 000, puis franchit régulièrement le million d’exemplaires ! L’opinion publique était chauffée à blanc. L’atmosphère devint hallucinante. Pressé de partout, le président William McKinley déclara la guerre à Madrid le 25 avril 1898. Treize ans plus tard, en 1911, une commission d’enquête sur la destruction du Maine devait conclure à une explosion accidentelle dans la salle des machines...»
Et, pour bien commencer l'année, Reporter Sans Frontières rappelle qu'en 2005 il n'y a jamais eu autant de journalistes tués dans le monde depuis dix ans (63 exactement)...
Deux visions du métier...
source image et texte:
Sciences Humaines n°129, Juillet 2002. Alex Webb/magnum Photos.
jeudi 5 janvier 2006
Bonne année à la désinformation!
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