« S'il y a un bruit dans la forêt et qu'il n'y a personne dans la forêt, il n'y a pas de bruit.»
J'ai toujours attribué cette phrase à Peter Drucker.
L'origine du propos remonte, semble-t-il, à l'évêque irlandais George Berkeley (1685-1753), auteur du fameux Principes de la connaissance humaine , (1710), Garnier-Flammarion Poche.
C'est lui, d'après Paul Watzlawick, qui lance le débat: un arbre qui tombe dans une forêt déserte fait-il un bruit , bien que personne ne soit là pour l'entendre?
« Esse est percipi » dit-il à propos des objets: exister, c'est être perçu.
« L'opinion prévaut de façon singulière, parmi les gens, que les maisons, les montagnes, les fleuves, en un mot les choses sensibles, ont une existence naturelle ou réelle, en dehors du fait que l'esprit les perçoit ». Cette opinion, dit Berkeley, est « une contradiction évidente ». « Car que représentent donc ces objets, sinon des choses perçues par nos sens ? Or, que percevons-nous, sinon nos idées ou nos sensations (ideas or sensations) ? Et n'est-il pas simplement absurde de croire que des idées ou des sensations ou leurs combinaisons peuvent exister sans être perçues ? » (source)
Et c'est également en réfléchissant à tout cela que l'on apprend que "machiste" ne veut pas dire "macho" mais "disciple de Ernst Mach", un type qui ne croyait pas aux atomes, le pauvre et adepte comme chacun sait de l'empiriocriticisme.
Moi, personnellement, je le préfère dans ses "bandes de Mach", une célèbre illusion d'optique: « On voit comme une transition de couleur qui forme un pattern en relief alors qu'il n'y a qu'une juxtaposition de bandes de gris variable. » ...
La vie ne serait-elle qu'un clone des bandes de Mach?...
mardi 7 juin 2005
L'arbre et le bruit: "Esse est percipi", oui ou non?
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Il y a un aspect fascinant à cette idée que la réalité matérielle n'existe pas en dehors de l'esprit. Il est difficile de prouver le contraire. Cela devient pourtant moins sympatique à mes yeux quand on sait qu'il développe cette idée dans une option purement religieuse et contre les idées de Newton. Pourquoi la pomme serait-elle attiré par la terre puisque si on ne la regarde pas la pomme n'existe pas ?
RépondreSupprimerBerkeley a voyagé au états-unis, accordé des bourses à des étudiants et on a donné son nom à une célèbre université de Californie.
En plus "être c'est percevoir" (ou être perçu) c'est presque un slogan de publicitaire.
C'est tout simplement ce qu'on appelle le solipsisme. Naivement on peut trouver ce concept philosophique assez stupide quand on l'utilise pour parler des objets matériels du monde, ça devient plus obsédant quand on l'applique aux média ou au pouvoir. Par exemple: Un premier ministre que personne n'a pris pour un premier ministre a-t-il bien existé? Plus génralement: la représentation garantie-t-elle de la réalité? Dieu existe-t-il si personne n'y croit?
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